Outre les compétitions et avant-premières, Annecy est aussi l’endroit où se tiennent des séances Work in Progress pour présenter les films à venir dans un laps de temps parfois assez conséquent. Cette année, nous avons pu en faire trois. Voici nos impressions.
Batman Azteca de Juan Jose Meza-Leon

Si la branche animation de Warner Bros. vit encore des remous suite à la reprise de David Zaslav, un projet a pu passer entre les mailles du filet : Batman Azteca, qui comme son nom l’indique, plonge le célèbre détective à l’époque de la civilisation aztèque et l’arrivée imminente des colons. Son équipe créative était là pour nous présenter quelques lignes de l’histoire : un jeune orphelin aztèque (qui n’est pas Bruce Wayne) perd ses parents, assassinés sous ses yeux et s’invente une double identité pour lutter contre le crime, rien de nouveau sous le soleil.
Mais ce sont surtout les character designs qui impressionnent agréablement. Entre un Double-Face en chevalier de l’Inquisition, une Catwomanà l’allure plus féline que jamais, sans oublier une Poison Ivysortie des pages d’un numéro de Swamp Thing, la réinvention des personnages cultes de l’univers de Batman semble être réussie. Et si le travail visuel semble loin d’être terminé au vu du teaser présenté, ce Batman Azteca a l’air d’être une proposition dépaysante.
Netflix
Après une présentation plus que copieuse de Netflix l’an dernier, rythmée par les apparitions de Kid Cudi et Guillermo Del Toro, on s’attendait à un même genre de révélations cette année. Pourtant, le nombre de projets présentés a été divisé par 5, au moins. En lieu et place de bandes-annonces et extraits, ce sont surtout 3 œuvres qui ont eu droit à leur focus.
Passons vite sur Léo, leur film d’animation de fin d’année, qui a l’air classique au possible en dépit de la présence d’Adam Sandler en lézard vieillissant au générique. Blue Eye Samurai s’annonce déjà plus pêchu avec cette tentative d’animation pour adultes qui nous présente une jeune samouraï qui veut sabrer tout ce qu’il est possible de sabrer – Maya Erskine au casting, voilà qui est encourageant.

Le clou du spectacle a été évidemment la présentation de Chicken Run : Dawn of the nugget, suite attendue depuis 23 ans du premier film et qui promet une aventure plus familiale sur fond d’infiltration dans une usine de nuggets. Alléchant dans tous les sens du terme, c’est une joie de retrouver l’esprit irrévérencieux des studios Aardman, et le stop-motion est toujours aussi fantastique.

Aardman/NETFLIX © 2023
Si Chicken Run sort gagnant de cette présentation, on est assez déçus de la tenue fade, presque automatisée, d’une conférence animée sans émotion, ni joie authentique.
Walt Disney Animation
Ce qui nous amène à la dernière grosse présentation à laquelle on a pu assister : celle de Walt Disney Animation, qui fête cette année ses 100 ans. Outre la rediffusion de Once upon a studio qui a été accueilli par une magnifique standing ovation, émouvant aux larmes ses deux réalisateurs, c’est surtout la gagnante du Cristal d’Honneur 2022 Jennifer Lee qui revenait présenter Wish, un film avec une sacrée pression sur les épaules, celle d’être le film du centenaire. Porté par Ariana DeBoseet Chris Pine, Wish est une ode aux vœux et aux bonnes étoiles, une thématique récurrente pour le studio. Son animation hybride entre 2D et 3D si elle est par moment troublante finit par fonctionner sur grand écran – voilà qui est rassurant, et rappelle que le film sortira bel et bien en France au cinéma. Les 20 minutes de film, parfois loin d’être terminées, donnent en tout cas l’impression que la patte Jennifer Lee, ici au scénario, est belle et bien présente, tout en restant respectueuse de ce qui a fait le succès de Walt Disney Animation : références d’autres films, chansons…

Notons d’ailleurs l’émotion palpable tout au long de cette présentation : celle des réalisateurs de Once upon a studio donc, mais aussi celle de Jennifer Lee, qu’on voyait extrêmement émue pendant sa présentation. L’impression de voir des passionnés être heureux d’être là, pour présenter leur labeur, en dépit de la situation compliquée du studio qui fait face à de nombreux licenciements et remaniements ces derniers mois. Avec tout ce qu’on peut reprocher à Disney, ici, l’émotion nous a pris aussi.








































































































































