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Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire (Critique Saison 1) Une identité bien propre

4 STARS EXCELLENT

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SYNOPSIS: Le comte Olaf cherche par les plus vils moyens à dépouiller les trois orphelins Violette, Klaus et Prunille de leur héritage. Les enfants doivent se montrer plus malins que lui, mettre en échec ses plans tordus et le reconnaître sous ses pires déguisements, afin de découvrir la vérité sur le mystérieux décès de leurs parents.

C’est en 1999 que Daniel Handler, plus connu sous son hétéronyme Lemony Snicket, publie le premier volume des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, sa série juvénile décrivant les malheurs de trois enfants, Violette, Klaus et Prunille, qui après la mort accidentelle de leurs parents, se retrouvent ballotés de tuteur en tuteur et tentent tant bien que mal d’échapper à la sournoiserie du comte Olaf, un cousin éloigné bien décidé à mettre la main sur l’immense fortune que les parents Baudelaire ont léguée à leurs enfants. L’histoire s’étend sur treize romans, publiés entre 1999 et 2006, et se fait rapidement une réputation grâce à son ton pessimiste à l’extrême, son humour noir et l’ingéniosité de ses protagonistes qui parviennent toujours à se sortir des situations les plus délicates au dernier moment. Comme toute série littéraire qui connaît un certain succès, Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire est adapté en 2004 au cinéma avec Jim Carrey dans le rôle du comte Olaf. Mais bien que la performance de Carrey soit des plus remarquables, le film peine à faire recette et les livres de Lemony Snicket, que les studios imaginaient pouvoir rivaliser avec Harry Potter, sont remis à leur place sur leur étagère, du moins jusqu’à ce que Netflix annonce son intention d’en faire une série.

Que les fans se réjouissent, la série de Netflix est une réussite. Si le film de 2004 avait, à juste titre, déçu le public, la série se démarque de son incarnation précédente avec brio. La clé de ce changement ? Un groupe de jeunes scénaristes qui dominent parfaitement le sujet, composé d’Emily Fox (Jane by Design), Tatiana Suarez-Pico (Parenthood) et Joe Tracz (Clarence) et sous la houlette de l’auteur, Daniel Handler en personne. Le résultat est un ton parfaitement en phase avec celui des livres et une structure qui ménage le suspense avec beaucoup d’assurance. Visuellement, c’est sublime, rendant un hommage coloré à l’imagination débridée du créateur de l’histoire, qui apparaît d’ailleurs régulièrement sous les traits de Patrick Warburton, incarnant un Lemony Snicket flegmatique. Dans la série, Snicket joue le rôle du narrateur qui se pointe comme un chœur de tragédie grecque et dont la présence sobre et le ton pessimiste contrastent magnifiquement avec la démesure du comte Olaf. Le méchant de l’histoire, un acteur cupide, vicieux et prêt à tout pour refermer ses grandes mains crochues sur la fortune des orphelins, est interprété ici par Neil Patrick Harris, qui, bien qu’il ait le malheur de ressembler davantage à un ancêtre givré de Barney Stinson qu’à un personnage dangereux et déséquilibré, prend un tel plaisir à débiter des sornettes qu’on lui pardonne bien volontiers de ne pas faire peur. Quant aux enfants, Violette (Malina Weissman), Klaus (Lous Hynes) et Prunille (Presley Smith), ils sont adorables et, détail non-négligeable dans le monde des enfants-acteurs, ont le mérite d’avoir l’air intelligent. Mention spéciale à Hynes, d’ailleurs, dont le travail présage d’un très bel avenir.

Certes, Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire ne plairont pas à tout le monde. Un peu comme les films de Tim Burton ou les séries de Shonda Rhimes, la série a une identité bien propre, allié à une esthétique qui n’appartient qu’à elle et une histoire où la logique ne tient qu’une toute petite place. C’est une série destinée d’abord à un public jeune et contrairement aux films de Pixar ou aux séries d’Adult Swim, il n’y a pas grand-chose là-dedans pour les adultes. Mais c’est un projet qui sait exactement ce qu’il veut et les fans de Lemony Snicket se réjouiront d’avoir enfin une adaptation fidèle aux livres qui, à l’inverse du film de 2004, ne les décevra pas.

Crédits: Netflix

1 réponse »

  1. Il manque des infos essentiels :
    C’est Barry Sonnenfeld qui a fait la série
    Lui qui a fait la famille Addams et surtout Pushing Daisies.
    Il est fan des livres, derrière le film qu’il n’a pas aimé car on lui a imposé de mettre jim Carrey en avant d’où sa volonté de faire une série.

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