Critiques Cinéma

MISSION: IMPOSSIBLE 2 (Critique)

3 STARS BIEN

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SYNOPSIS: Votre mission, monsieur Hunt, si vous décidez de l’accepter, sera de récupérer un virus génétiquement modifié, baptisé Chimera. Sean Ambrose, qui fut votre élève avant de devenir votre ennemi juré, s’est emparé de l’antidote et se terre dans un laboratoire secret de Sydney. Son ex-maitresse, Nyah Hall, pourrait s’avérer utile dans vos tentatives d’infiltration de ce QG hautement protégé. Comme toujours, si vous ou l’un de vos équipiers étiez capturés ou tués, le département d’Etat nierait avoir eu connaissance de vos agissements. Ce résumé s’autodétruira dans cinq secondes.

Il faudra attendre quatre années pour qu’une suite soit donnée au succès de De Palma, Mission : Impossible. Toujours produit par Tom Cruise, via sa société Cruise/Wagner Production, le projet a été un temps entre les mains d’Oliver Stone. Mais Tom Cruise s’engage alors auprès de Stanley Kubrick pour Eyes Wide Shut (dont le tournage s’étalera sur pas moins de 19 mois !), et le réalisateur passe la main. Ce sera finalement le chinois John Woo, qui sort tout juste du succès de Volte/Face, qui prendra les manettes. Cruise producteur inaugure ce qui sera l’une des marques de fabrique de la franchise Mission : Impossible, similaire à la saga Alien : pour chaque film, un réalisateur différent, qui imprimera sa marque à chaque projet. Le moins que l’on puisse dire, c’est que John Woo restera fidèle à son style pour Mission : Impossible 2 !Maitr e du cinéma d’action Honk-Kongais, le réalisateur est réputé pour son talent formel, sans concession et très visuel. Volte/Face, son dernier projet Hollywoodien en date, en est le parfait exemple, puisque rien n’y est fait dans la mesure, des décors aux costumes, de la mise en scène à la musique, en passant par le jeu appuyé des acteurs (coucou Nicolas Cage et tes yeux ahuris !). Lorsqu’il s’attaque aux aventures d’Ethan Hunt, John Woo reprend ses bonnes habitudes, et pousse tous les curseurs au maximum.

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Ainsi Mission : Impossible 2 est-elle une œuvre formellement explosive, où chaque scène d’action est un ballet ultra-maitrisé, codifié, structuré. Chargées de symboles (un regard, un oiseau qui s’envole, des couleurs qui s’opposent), les séquences de course poursuite, de fusillade, de combat sont autant de preuve de la virtuosité du maître chinois à utiliser sa caméra comme projecteur des émotions qui se dégagent de l’action. Ralentis, plans serrés, travelling, tout y passe visuellement et tout est, en plus, surligné par une bande son qui, elle non plus, ne fait pas dans la demi mesure. On passe ainsi de chœurs antiques à des riffs de guitare électrique d’un claquement de doigts, entre deux morceaux concoctés par l’inoxydable Hans Zimmer, qui prend la suite de Danny Elfman, en charge de la musique de l’original de De Palma. A noter, les notes obsédantes du thème original de Lalo Schifrin remise au goût du jour par le délicat groupe Limp Bizkit. Si le style Woo est efficace dans l’action, l’est-il aussi le reste du temps ? C’est là que le film perd des points. Car les personnages sont traités comme s’ils étaient tous constamment en train de se défier les uns les autres, même lorsqu’ils ne font que dialoguer. Tout est rapport de force ou de soumission dans Mission : Impossible 2. Une fois le film démarré, aucun répit n’est accordé au spectateur, qui subira des assauts répétés contre ses yeux et son cerveau, par des images parfois saturées, des personnages bigger than life, et une lourde symbolique quasi mythologique qui touche tous les plans. En effet, on a l’impression que John Woo rejoue du Shakespeare ou, mieux, la Bible, avec son Jésus (Hunt) et son Judas (Ambrose, le personnage incarné par Dougray Scott), mais en moto et avec un flingue à la main. Rien n’est subtil dans le film, et certainement pas les personnages : Thandie Newton est une voleuse féline qui, en une scène d’introduction, séduira un Ethan Hunt qui, lui, oscillera entre silence de brun ténébreux et colère sourde lorsque sa bien aimée est en danger. Dougray Scott (qui a refusé le rôle de Wolverine pour ce film, la bonne idée) incarne un méchant tellement méchant et sournois qu’il en devient presque ridicule par ses mimiques incessantes et ses regards de velours synonymes de veulerie extrême.

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Et le ridicule, justement, on en n’est jamais loin, lorsque John Woo pousse tellement sa mise en scène et ses effets de manche qu’il s’affranchit de toutes les règles les plus élémentaires de la physique : des lois de la gravité bafouées par des véhicules presque volants, des lois animales violées par des pigeons qui se retrouvent dans des bâtiments ultra sécurisés, des lois chimiques nouvelles permettant à des voitures d’exploser au moindre impact de balles (on le concède, ça n’est pas John Woo qui l’a inventé celle-là) des lois des forces mécaniques remises en question par un coup de pied latéral exercé sur un pistolet qui s’envole à la verticale.. Mission : Impossible 2 est donc une claque visuelle qui marquera toute une génération, mais dont le jusqu’au-boutisme, s’il est plutôt positif dans l’action, devient un handicap lorsque l’on se penche sur un scénario et une mise en scène boursouflés de symboles appuyés. L’ensemble n’est pas relevé par des personnages caricaturaux, tous au service du patron, un Tom Cruise encore une fois plus que généreux, et qui continue à définir ses propres règles dans des films faits sur mesure pour lui. On ne lui jette pas la pierre, Mission : Impossible 2 est bancal, mais efficace.

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Titre Original: MISSION: IMPOSSIBLE II

Réalisé par: John Woo

Casting: Tom Cruise, Dougray Scott, Thandie Newton,

Ving Rhames, Brendan Gleeson, Anthony Hopkins …

Genre: Thriller, Action, Aventure

Sortie le: 26 juillet 2000

Distribué par: United International Pictures (UIP)

3 STARS BIENBIEN

1 réponse »

  1. Ok,le plus bas de la saga,je le savait,mais c’est un plaisir coupable avec des bonnes tranches de rigolade,malgré le film.

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